Obligation d’assurer la viabilité des chemins ruraux : à partir de quand peut-on considérer qu’une commune en a débuté l’entretien ? Abonnés
Comme les chemins ruraux relèvent du domaine privé de la commune, elle n’est pas obligée d’assurer leur entretien. Ce n’est pas une dépense obligatoire (CE, 20/01/1984, n° 16615). Aucune disposition n’impose aux communes de maintenir en bon état les chemins ruraux (CE, 30/07/1997, n° 160935).
Ces dépenses ne figurent pas dans la liste des frais obligatoires pour les communes (art. L. 2321-2, CGCT).
La responsabilité de la commune ne peut être engagée en cas d’accident dû à un défaut d’entretien normal. Mais quand elle assure un minimum de maintenance, elle peut en être tenue responsable, si dans les faits, elle a accepté d’en assurer la viabilité ou si elle y a réalisé des travaux (CE, 20/11/1964, ville de Carcassonne).
À partir de quand considérer que la commune a entamé, et donc accepté, l’entretien d’un chemin rural ?
Dans une réponse à une question écrite, le Gouvernement précise qu’« une seule intervention de la commune n’est pas suffisante pour caractériser son acceptation à entretenir un chemin rural. Le Conseil d’État considère en effet que « la commune n’est tenue à l’obligation d’entretien que pour les travaux qu’elle a accepté en fait de continuer à exécuter pour conserver à l’ouvrage la destination pour laquelle il a été conçu » (CE, 03/12/1986, n° 65391) (QE n° 03684 de Jean Louis Masson publiée au JO Sénat le 10/11/2022 – Réponse publiée au JO Sénat le 02/02/2023).
La commune n’est pas réputée accepter d’entretenir un chemin rural dans les cas suivants : la fourniture de matériaux et le curage ponctuel des fossés (CAA Bordeaux, 01/12/2005, n° 02BX00209) ; la remise en état d’un chemin détruit par une inondation (CAA Douai, 27/03/2012, n° 11DA00031).
Si des travaux de goudronnage constituent des travaux d’entretien (CE, Grenoble, 21 août 1996, n° 144082), deux épandages de gravier sont des opérations ponctuelles qui ne suffisent pas à établir que la commune aurait accepté d’assumer l’entretien du chemin (CAA Marseille, 19 mars 2001, n° 97MA01428).
Lorsque la commune continue à entretenir le chemin à la suite de travaux de canalisation du ruissellement des eaux de pluie, même s’il ne s’agit que d’élagages annuels, elle est réputée avoir accepté une obligation d’entretien (CAA Bordeaux, 13/07/2011, n° 10BX02494).
Olivier Mathieu le 01 octobre 2025 - n°165 de La Lettre des Finances des communes de moins de 2000 habitants
- Conserver mes publications au format pdf help_outline
- Recevoir par mail deux articles avant le bouclage de la publication.help_outline
- Créer mes archives et gérer mon fonds documentairehelp_outline
- Bénéficier du service de renseignements juridiqueshelp_outline
- Bénéficier du service InegralTexthelp_outline
- Gérer mon compte abonnéhelp_outline